Cette belle et émouvante commémoration du samedi 22 septembre n’aurait pu avoir lieu sans une rencontre. M. Janczukiewicz, professeur d’Histoire-Géographie au lycée Varoquaux de Tomblaine, a fait travailler ses élèves de lycée sur des travailleurs indiens de la guerre de 1914-1918, ayant séjourné dans notre région et en particulier à Azelot entre 1917 et le 22 septembre 1918.
Ce travail de recherche historique, encadré également par deux professeurs d’Anglais, Mme Martine Raux et d’Arts Plastiques, Mme Maud Hosy, amena les élèves à des contacts à l’étranger. Deux historiens s’impliquèrent : M. Tony McClenaghan de l’Indian Military Historical Society et M. Rana Chhina . Cette production historique fut saluée et récompensée par l’Education nationale. M. Janczukiewicz m’a donc demandé la possibilité de mettre sur un mur du cimetière une plaque commémorative payée par la Région Grand-Est. Cette demande fut évidemment acceptée par le Conseil municipal. A germé alors l’idée de donner plus d’ampleur à ce moment.
L’ambassade d’Inde avait envoyé M. Unnikrishnan, attaché militaire adjoint auprès du bureau militaire. De nombreux élus avaient répondu à notre invitation, en particulier le député Thibault Bazin et le Conseiller départemental Luc Binsinger. M. Bergé, proviseur du lycée Varoquaux était présent, ainsi que M. Yves Grosse, président du para-club d’Azelot. Des représentants des organisations patriotiques avaient également fait le déplacement, et bien sûr des habitants d’Azelot.
Les différents orateurs soulignèrent la dimension profondément humaine de ce moment qui a permis de célébrer 4 hommes venus du bout du monde travailler et mourir sur le sol de France et enterrés au cimetière d’Azelot.
Les quatre lycéennes,
aujourd’hui étudiantes, déposèrent 4 gerbes aux couleurs de l’Inde. M. Rana Chhina, professeur d’Histoire militaire en Inde, et qui avait fait le déplacement, prit la parole.
Il remercia les professeurs et les élèves pour leur travail, ainsi que la commune d’Azelot pour l’organisation de cette cérémonie. Il insista sur les idées que ceux des 60000 travailleurs indiens venus en France en 1917-1918, qui purent retourner chez eux vivants, ramenèrent de leur expérience : l’importance de valeurs universelles de liberté, d’égalité, ainsi que d’éducation notamment avec la scolarisation des filles. Il rappela que pour les Indiens, un individu meurt deux fois : la 1ère fois physiquement, la 2e fois réellement quand votre souvenir disparait chez les vivants. Cette cérémonie fut donc particulièrement importante pour ces 4 hommes, qui reposent depuis 1918, à Azelot. Des applaudissement nourris saluèrent ce discours du cœur et de la raison.
La plaque fixée derrière les 4 tombes fut alors dévoilée par les quatre étudiantes.
La « Marseillaise » fut ensuite chantée a capella par l’assistance.
Une longue séance photo s’en suivit.
Le Maire d’Azelot, Christian Forget, invita ensuite tout le monde à se rendre sous la halle, derrière la mairie, pour le pot de l’amitié.
Des élus avaient préparé des tables au couleur de l’Union indienne. Des vins furent offerts accompagnés de moricettes et de sandwichs. Les discussions se prolongèrent suffisamment longtemps pour permettre à chacun de bénéficier de ces échanges marquants avec les acteurs français de ce projet comme avec nos hôtes indiens et anglais.